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Interview FLYNVILLE TRAIN
par Philippe Archambeau et Yves Philippot. (Février 2011)

Bonjour, merci d’avoir accepté cette interview pour Road to Jacksonville, webzine consacré au rock sudiste.

RTJ : Tout d’abord, Brian peux-tu nous dire d’où vous venez et présenter
le groupe à nos lecteurs ?

Brian : Nous venons du Midwest U.S., du centre de l'Indiana. Les mecs du groupe sont tous de cette région qui est très rurale. Le groupe : Brent Flynn (mon frère), Tommy Bales, et Joseph Shreeves qui est notre bassiste.

RTJ : Quelles sont les origines du groupe monté avec ton frère Brent ?
Est-ce dur d’avoir son frère dans le groupe ? Ah Ah !

Brian : Pas du tout; c'est la meilleure chose pour moi que d'avoir mon frère dans le groupe. J'ai beaucoup de chance et je suis reconnaissant de pouvoir faire tout ce que nous faisons, et de pouvoir voyager ensemble. Nous avons toujours été proches de notre père et de notre grand-père et avons grandi en jouant de la musique avec mon papa et mon oncle. Alors que nous grandissions, former notre propre groupe semblait une progression naturelle. Brent et moi nous fions l'un à l'autre pour les décisions et la création artistique. Nous formons une équipe.

RTJ : Peux-tu nous dire quelles sont les influences musicales des membres du groupe ?
Autre question habituelle, mais d’où vient le nom du groupe ?

Brian : Les influences musicales ont compris l'écoute de la musique sur des disques vinyle allant de Johnny Cash, à The Allman Brothers, Alabama, The Beatles, etc... Nous avons écouté tout ce que nous considérions comme bon.

Le nom du groupe vient du nom de famille FLYNN et comme c'est une communauté rurale, il y a un paquet de ‘VILLES’ tout autour (Rappelons que le terme vient du latin villa = ferme, et qu'il se retrouve aussi beaucoup en Normandie, ce qui laisse supposer que cette habitude d'appellation des fermes est arrivée aux U.S.A. via Guillaume le Normand... NdT.). Quand on répétait en périphérie de la ville le jeudi soir, les gens pouvaient nous entendre à travers toute la ville jusqu'à l'église nazaréenne. Les gens avaient l'habitude de dire que le bruit rappelait le passage d'un train, alors nous avons décidé que notre nom serait Flynnville Train. En quelque sorte, les gens de notre ville d'origine nous ont baptisés...

RTJ : Y a-t-il moyen de facilement jouer du rock sudiste dans l’Indiana ? Y a-t-il une scène locale ?

Brian : Oui, on peut. Même si nous vivons au nord de la rivière Ohio, les gens aiment le rock sudiste et la country musique qui rocke par ici. La distinction est vraiment subtile de nos jours entre ce qui est rock et ce qui est country. La communauté ici nous a facilité le fait de pouvoir jouer notre propre forme de musique. Nous sommes ce que nous sommes en matière musicale en raison de nos personnalités et de notre vécu. Pas deux morceaux qui sonnent pareil. Cela dépend de l'humeur dans laquelle nous sommes ce jour-là.

RTJ : Vous dites souvent venir de la classe ouvrière.  Comment vous considérez-vous
dans l’Amérique actuelle?

Brian : Tout d'abord, nous sommes des travailleurs, des cols bleus. Nous venons d'une communauté de l'agriculture et de la petite industrie et nous sommes intégrés des deux côtés. Notre musique est simple à cause de ça. Nous avons tous bossé dans ce style de jobs (et le faisons toujours) tout en faisant de la musique. D'avoir à le faire nous garde les pieds sur terre. Comme ça nous apprécions chaque opportunité musicale sur notre route.

RTJ : Votre nouveau disque s’appelle Redemption, peux-tu nous en dire plus sur ce titre ? Aviez-vous quelque chose à vous faire pardonner ?

Brian : Non. Tu crains toujours que ton second disque ne soit pas aussi bon que le premier. Tu as toute ta vie pour préparer ton premier album et quelquefois six mois pour faire le second. Nous avons l'impression, et de loin, que c'est un meilleur disque que le premier. Chaque fois que nous ferons un album, nous en ferons un meilleur.

RTJ : Peux-tu nous dire d’abord où et comment ce disque a-t-il été enregistré ?

Brian : Nous l'avons enregistré dans le sud du Kentucky central au Barrick Recording Studio. La plupart des morceaux qu'on a écrits l'ont été sur place et enregistrés le jour-même ou le lendemain. Nous avons écrit sur ce qui se passait dans nos vies à cette époque. Ces titres sont là-dessus, aussi honnêtes qu'on puisse les avoir de la part d'artistes écrivant des morceaux. Je ne peux pas fabriquer un morceau ex-nihilo. Il faut que je l'ai expérimenté en vrai, ou que je connaisse quelqu'un qui l'a fait.

RTJ : Comment procédez-vous pour la composition et l’écriture des textes ?

Brian : En majeure partie, je me pointe avec la plus grande partie des paroles et Brent se pointe lui avec la mélodie. Nous avons toujours pratiqué ainsi et il semblerait que ça fonctionne.

RTJ : Qu’est-ce qui fait qu’un titre est plus country rock et un autre plus rock sudiste ?

Brian : C'est subtil. Je ne pense pas que nous ayons projeté décrire un morceau d'une manière spécifique ou avec un son spécifique. C'est dur de savoir dans quelle catégorie nous mettre. Tout dépend de ce que nous ressentons ce jour-là.

RTJ : Quels sont tes thèmes d’écriture préférés ?
Je crois que votre musique véhicule les courants de pensée classiques des « Farmers » américains ? Y a-t-il d’autres sujets que vous aimez développer ?

Brian : D'avoir grandi en enfant de fermier (toute la famille de ma mère était dans l'agriculture), alors que du côté de mon père c'était plutôt des employés des usines du coin. Je sais comment il faut bosser dans une ferme et je suis encore un super mécanicien. Ce sont des expériences partagées.

RTJ : Les titres « Home » ou «  The One You Love »font penser à Montgomery Gentry
ou Lynyrd Skynyrd, peux-tu nous en dire plus sur ces deux titres ?

Brian : HOME me rappelle une route de campagne appelée 400 South dans le sud-est du comté Henry County en Indiana du sud où je vis. Cela me rappelle tout ce que j'ai fait ou expérimenté en grandissant. THE ONE YOU LOVE a été écrit par Doug Phelps (Head Hunters) (les Kentucky Head Hunters, groupe sudiste notoire là-bas mais trop peu connu en Europe NdT.) qui est un super morceau avec une super mélodie. C'est un de nos bons amis et nous aimions la chanson. J'aime jouer ce morceau chaque fois que je peux.

RTJ : « Turn Left »  ou  « Scratch Me Where I’m Itchin’ », qui sont très rock’n roll, sonnent
comme du vrai Flynville Train, as-tu l’impression que vous avez trouvé votre voie ?

Brian : Je ne sais pas. J'ai été sur pas mal de pistes de NASCAR et j'ai embarqué dans pas mal de pace cars et j'ai grandi dans la course. Nous avons écrit ce titre (« Turn Left », NdT.) pour capturer le feeling de la course et d'être sur les pistes. Ce qui nous vient facilement. SCRATCH ME nous a été donné par Jimmy Hall (de Wet Willie) et il bosse avec Hank Jr. Nous avons finalisé celle-là à trois heures du mat' alors que nous étions debout depuis 16 heures. Nous aimons la façon d'écrire de Jimmy Hall. Le morceau sonnait comme notre style de musique alors nous l'avons finalisé.

RTJ : Pour nous fan de southern rock, le drapeau sudiste  est juste une sorte de signe
pour notre musique. Quelle est ta position là dessus?

Brian : Mon sentiment est le même et c'est tout ce que c'est. Je vois le drapeau rebelle et je pense au rock sudiste. Je n'y vois rien de politique ou une division entre nord et sud. 

RTJ : A propos, que signifie pour toi, le rock sudiste ?

Brian : C'est quelque chose qui a été terriblement passé de mode dans les 15-20 dernières années mais les gens veulent encore en écouter. Je pense que c'est une musique authentique. Certains des meilleurs textes sont venus du rock sudiste. Pas mal de ces paroles sont plus sincères, viennent plus du fond du cœur que celles d'autres domaines musicaux. Les gens dans le monde entier ont encore envie d'entendre ça et ça nous influence pour écrire de la façon dont nous le faisons.

RTJ : Comment se passe la vente de votre disque ? Comment peut-on se le procurer ?

Brian : Tout marche bien. C'est disponible numériquement sur tous les détaillants en ligne, y compris iTunes, Amazon.com, etc... Tu peux acheter une copie matérielle sur CD Baby ou sur notre site web www.flynnvilletrain.com .

RTJ : Quelle est ta position sur le téléchargement illégal ?

Brian : Ben j'en sais rien. J'ai des sentiments partagés là-dessus. Je pense que la technologie a changé la façon dont les gens considèrent ça. Tu ne peux pas reprocher à quelqu'un de vouloir une chanson gratuitement, mais ça fait mal à son auteur et à l'artiste. Nous voudrions que les gens aiment notre musique. Nous avons sûrement refilé à l'œil pas mal de notre musique en essayant de nous bâtir un public qui viendrait à nos spectacles. L'industrie de la musique voit sa taille diminuer en raison de la baisse des ventes et des royalties perdues. Je n'ai pas de réponse pour arranger ça. Ça met pas mal de gens au chômage.

RTJ : J’ai une question destinée au chanteur : tout simplement quels sont tes chanteurs préférés ?
Ceux qui t’ont donné envie d’être au chant ?

Brian : J'ai horreur de ces questions. Assis sur la machine à laver le linge, j'ai vu mon oncle chanter tous les samedis soir. J'ai vu mon père faire la même chose. Donc je suppose qu'ils ont été mes premières influences. En grandissant, j'ai commencé à écouter Marty Stuart, The Bellamy Brothers, John Anderson, et The Beatles. J'ai été influencé par d'autres, et j'ai appris d'eux. Je dois me regarder en personne. Je ne cherche jamais à massacrer une autre voix mais c'est facile à faire. Dans les 15 dernières années, je pense à Marty Stuart. Doug et Ricky Lee Phelps, en temps que frères, ressortent aussi du lot. Les harmonies familiales sont une grosse influence. Doug et Ricky Lee ont changé ma direction ou mes perspectives sur le style vocal. J'ai pensé « c'est cool ». Ils ont rendu cool le fait d'être un chanteur country de la même façon qu'Alabama et The Eagles l'ont fait. Je peux chanter la chanson la plus douce que vous ayez jamais entendue, puis changer mon fusil d'épaule pour rocker à donf'. J'ai un large éventail d' influences. Paul Rogers, avec Bad Company, est un de mes chanteurs favoris de tous les temps. Il est sexagénaire maintenant, mais il chante aussi bien qu'à 21 ans.

RTJ : J’ai vu que votre venue est prévue à Craponne sur Arzon en France, un gros festival
fin juillet, est ce confirmé ? Et y aura-t-il d’autres dates en France et en Europe ?

Brian : Oui, nous jouerons là-bas le 30 juillet. Nous bossons pour trouver d'autres dates et nous aimerions jouer plus de shows tant que nous sommes là. Si vous connaissez quelqu'un qui nous voudrait, établissez le contact avec eux.

RTJ : A part cette tournée, avez d’autres projets ? Peut-être celui de sortir un DVD ?

Brian : Rien en cours pour le moment.

RTJ : Connais-tu les nouveaux groupes sudistes comme BLACKBERRY SMOKE ou HOGJAW ?
Et qu’en penses-tu ?

Brian : J'aime vraiment Blackberry Smoke. Ce sont les seuls que je connais; je pense qu'ils portent bien haut l'étendard du rock sudiste. Ce n'est pas un truc qui n'a jamais été fait, mais c'est sympa de les avoir sur scène à jouer du rock sudiste en repartant des basiques. Ils construisent leur base de fans un fan après l'autre. J'aimerais faire quelques spectacles avec ces mecs.

RTJ : Si tu devais finir ta vie sur une île déserte, quels sont les 5 disques que tu emmènerais ?   

Brian : The Beatles “65

Headhunters “Pickin’ On Nashville”

Lynyrd Skynyrd “Triple Platinum”

Marty Stuart “Hillbilly Rock”

Credence Clearwater Revival “Cosmos Factory”

Traduction : Y. Philippot-Degand